Où sont les hommes dans les métiers de la petite enfance ?

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On assigne dès le plus jeune âge les petites filles à un rôle « maternant », celui de « petite maman » en les orientant vers des activités et des jouets de pouponnage. Ce n’est pas le cas pour les petits garçons. Cela repose sur l’idée d’une supposée nature féminine qui suggère qu’il serait naturel et inné pour les femmes de savoir s’occuper des enfants. C’est problématique car cela minimise la professionnalisation des métiers de la petite enfance et les compétences professionnelles qu’il faut mettre en pratique au quotidien et qui sont le résultat d’une formation et d’un diplôme. Que l’on naisse avec un pénis ou une vulve, nous ne naissons pas avec un gêne « compétence pour changer une couche » ou « connaissance des besoins de l’enfant », ce sont les résultats d’un apprentissage, ce sont des compétences que l’on acquiert. 

A cela s’ajoute le fait que les métiers de la petite enfance ne sont malheureusement pas des métiers qui sont valorisés. Ils proposent, de fait, des salaires bas… On assiste ainsi à une forme d’auto-censure des hommes expliqués par des réticences causées par une double disqualification : une disqualification identitaire car ils ne veulent pas aller vers un métier « dit féminin », et une disqualification économique car ce sont des emplois peu valorisés avec des salaires bas. Nous avons tous et toutes en tête l’image d’Epinal du patriarche chef de famille supposé veiller à l’équilibre financier du foyer, cela n’aide pas à sortir des sentiers battus… 

Et les stéréotypes ont la peau dure….Un homme dans la petite enfance serait homme qui manque d’ambition, un homme qui manque de virilité, ou encore un présupposé prédateur sexuel… Mais alors que répondre à l’affirmative “l’éducation des enfants c’est une affaire de femmes » ? Tout d’abord, que la mixité dans le monde du travail est primordiale pour ne pas essentialiser des domaines, des métiers. Peu importe le sexe de la personne si elle a en poche un diplôme et/ou des compétences pour faire son travail correctement. Et jusqu’à preuve du contraire, s’occuper d’enfants c’est un travail.

La mixité est aussi nécessaire pour ouvrir le champ des possibles et offrir aux enfants des modèles qui s’émancipent des rôles traditionnels bien souvent trop étriqués et qui reposent sur des arguments biologiques faux.