Qu’est-ce qu’on offre comme jouets aux enfants ?

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Les jouets ont-ils toujours été genrés?

Non, de « tous temps » les petites filles n’ont pas que joué avec des jouets roses, et les garçons des jouets bleus ! Cette bi-catégorisation, qui pique d’abord les yeux au niveau des couleurs, est très récente. Elle explose à la fin des années 80 et est le résultat de stratégies financières et marketing des industriels du jouets dont l’objectif est de vendre plus. 

L’exemple du vélo : une famille avec deux enfants, dont l’aînée est une fille, va d’abord acheter un vélo rose, ou avec des artifices dits pour filles (paillettes, pompons…). Elle va grandir, le vélo ne sera plus à sa taille. Le petit frère voudra-t-il récupérer le vélo « girly » de sa sœur … ? Bingo, la réponse est non. Plutôt que de n’acheter qu’un seul vélo « mixte », la famille en achète deux. Malin.

Pourquoi c’est problématique ?

A cet âge-là, les jeux permettent aux enfants de s’évader, de se construire, d’avoir accès à un imaginaire, de développer des qualités de langage mais aussi des qualités émotionnelles. Donc le choix des jouets peut avoir un impact sur la construction de leur identité de genre mais aussi sur leur personnalité, leurs goûts, leur confiance en eux, leur orientation scolaire.

Or cette bicatégorisation des jouets vient complètement biaiser le libre arbitre des enfants et les influencer en rétrécissant leurs possibilités.

D’un côté : pouponnage, aspirateurs & chariots, robes de princesses & têtes à coiffer, maquillage, kits créatifs… En somme, le soin aux enfants, les tâches ménagères, le souci de plaire. On sait par ailleurs que dans la sphère familiale, les femmes prennent encore en charge 70% des tâches ménagères.

De l’autre ? des circuits automobiles et des trains, des gadgets pour des missions, des armes , des déguisements de policiers, des vaisseaux spatiaux ou des châteaux forts… En somme les garçons disposent d’une gamme d’activités socialement valorisées : l’esprit d’aventure, la technicité, les constructions, l’esprit logique, la manifestation de la force et du courage. On sait que le pourcentage d’étudiantes en école d’ingénieur.es est de 28 %.

Ainsi, dès la petite enfance, le choix des jouets influence les orientations scolaires et encourage des pistes genrés de futurs métiers…

Et si on encourageait les enfants à jouer aussi bien à la poupée pour développer l’empathie et des capacité langagières, qu’à des activités sportives pour développer les compétences associées ?  Et si on valorisait les jouets mixtes ?