Pourquoi refuse-t-on de féminiser certains titres, certaines fonctions ?
Parce que le masculin l’a toujours emporté sur le féminin vous me direz…
Et bien, pas tout à fait…
Jusqu’au 17ème siècle, la langue française disposait de tout un arsenal de règles grammaticales et de vocabulaire, pour exprimer très équitablement le féminin et le masculin…
Doctoresse, médecine, poétesse, chevaleresse (non ce n’est pas la femme du chevalier mais bien une femme qui combat à cheval, Jeanne d’Arc ça vous dit quelque chose ?), archère… Tous les métiers avaient un mot féminin pour les définir. Même le bourreau avait son équivalent féminin : la bourrelle. C’est bien l’Académie française qui est passée par là, décrétant que le genre masculin était plus noble. Le IL devient alors le neutre tout puissant : même si les professions existent au féminin, on leur attribuera le titre au masculin Les principales cibles de l’Académie sont les métiers dits prestigieux. Evidemment, il n’a jamais été question d’interdire boulangère/ servante… tiens donc…
Certains mots peuvent aujourd’hui nous sembler « bizarres », voire choquent ou heurtent certaines oreilles car nous ne sommes plus habitué.es à eux. Ils sont tombés dans l’oubli en quelque sorte.
Ainsi, avec cette invisibilisation politique et volontaire des femmes, nous avons intégré, à travers le langage mais aussi leur accès, que les métiers prestigieux étaient l’apanage des hommes, ce qui peut expliquer que certaines femmes soient réfractaires car féminiser leur poste reviendrait à amoindrir leur prestige.
Fierté, réussite, mérite d’avoir brisé le plafond de verre et d’accéder à des fonctions importantes… Plus le salaire est haut, moins on veut renoncer au masculin : on a intégré que c’était une marque de pouvoir, de supériorité.